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          Et passent, passent les émissions, défilent, défilent les pseudos écrivains qui profitent de leurs noms médiatisés pour nous imposer la promotion de leurs écrits d’une chaîne à l’autre.   

          Il n’est pas un acteur ou chanteur, un sportif ou journaliste, un animateur ou politicien, une Miss ou jeune de la Star Ac., qui ne se sente pousser la fibre littéraire. De Drucker à Foucault, en passant par Ruquier, Ardison, Davant, Chabot, ils s’invitent réciproquement dans leurs émissions de copinage, ne laissant jamais aucune chance d’être connu à un nouvel écrivain qui, lui, ne sait qu’écrire, malheureusement….      

           Et comme un malheur n’arrive jamais seul, ceci entraînant cela, les éditeurs qui ne pensent qu’à leurs bénéfices, préfèrent, et de loin, éditer ces gens du Show bizness plutôt que de prendre des risques avec de parfaits inconnus, même si plusieurs Prix Littéraires ont consacré leur talent.         

             Pourquoi tant d’amertume me direz-vous ?   

             Parce que je pense à une certaine dame (ma mère en l’occurrence) qui s’était vu décerner le Prix Antoine de Saint-Exupéry à l’unanimité par les onze membres du jury (dont Hervé Bazin) contre trois cents candidats. Le Préfet de Lyon était venu, comparant son talent à celui de Giono, Daudet ou Colette. Croyez-vous que les éditeurs furent impressionnés ? Las ! Il vaut mieux attendre, avec un « Nègre », un repris de justice qui a défrayé la chronique et lui proposer l’édition d’un roman autobiographique…    

             Surtout que l’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai jamais pensé. Je suis certaine qu’il y a, parmi toute cette faune de célébrités, de réels talents et que les livres de Richard Bohringer, Gérard Depardieu, Annie Duperey, Pierre Desproges et d’autres que j’oublie (je m’en excuse) sont superbes d’émotion et de poésie. Et que dire d’un Fabrice Lucchini que je courrais acheter s’il écrivait !   

            Mais s’il n’y a pas que des tricheurs chez eux il n’y a pas, non plus, que des imbéciles chez Monsieur Tout le Monde ! Alors pourquoi ne pas laisser la moindre chance à celui-ci en l’éditant et en le médiatisant au moins autant que ces célébrités dont le seul nom suffit à faire vendre ?    

            Je devine la réponse de ces grandes maisons d’édition parisienne qui font rêver les écrivains débutants : « A qui la faute ? Que lit, que demande le gentil peuple ? Choisit-il le talent ou la presse people ? Entre la vie de Zinedine Zidane et « La légende des siècles » de Victor Hugo, quel livre fera les plus grosses ventes ? »  

            Chacun connaît la réponse. Mais si la culture subit elle aussi le joug de la rentabilité qui a pourri le vingtième siècle, les éditeurs pourront tout aussi bien disparaître au profit des épiciers qui connaissent aussi bien qu’eux le goût de leurs clients.

Vive la culture démagogique !