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     Comme il sait parler notre Président ! Non, non, je n’ironise pas. Vous allez peut-être me traiter de naïve, mais je ne dois pas être la seule. Toujours est-il que je le crois lorsque, la main ouverte et tendue vers les téléspectateurs comme une offrande, le regard pénétrant jusqu’au fond de nos pensées, il affirme en secouant la tête qu’il va sévir contre ces voyous de patrons qui osent délocaliser alors qu’ils doublent leurs bénéfices. Ce petit geste de la tête semble ajouter : « N’est-ce pas ? Vous êtes bien d’accord avec moi ? ».    

      C’est certain, nous sommes bien d’accord avec lui. Je pense même qu’il est sincère et que, gagneur comme Napoléon, il doit tempêter contre ce patronat qui le pousse vers la sortie de l’Elysée plus sûrement que toutes les gauches réunies.    

      Mais alors, que se passe-t-il, quelle est cette discordance entre ses promesses et les propos de ses ministres ? Madame Lagarde n’a-t-elle pas entendu ou compris son Président ? Oserait-elle lui désobéir ? 

        Que devons-nous penser lorsque Madame Chabot, dans son émission : « A vous de juger » du 13 Novembre dernier, sur France 2, met ce ministre au pied du mur en lui demandant  quelles sanctions allaient être prises contre une entreprise (dont j’ai oublié le nom, je suis désolée, mais il y en a tellement dans le même cas) dont elle montrait les salariés manifestant dans la rue pour cause de futur licenciement malgré des bénéfices…Etc…etc… Bref que devons-nous penser de la réponse de Madame Lagarde, embarrassée, qui défendait les raisons du licenciement en argumentant que la dite entreprise avait peut-être du mal à maintenir ses bénéfices dans l’avenir ?   

      Pour reprendre l’argument de Schopenhauer contre Dieu (excusez-moi du peu) soit notre Président peut mais ne veut pas, ce qui ferait de lui un menteur, soit il veut mais ne peut pas, ce qui fait de lui un chef bien faible.   

      Avec tout le charisme dont il sait faire preuve, je suis bien trop séduite, comme Carla, pour oser prendre position.    

       Laissons lui faire son propre choix… Ou se ressaisir pour contrer des arguments aussi sournois.